Sunday, September 30, 2007

Rugby monétariste

Rassurez vous, si vous êtes en overdose de rugby, je ne parlerais ici que de monnaie , sautez seulement les parenthèses (c’est juste que le France-Georgie va commencer dans une seconde bonjour monsieur Sarkozy, tiens ils sont toujours aussi irrévérencieux chez TF1).

On a souvent l’impression que la monnaie est une chose naturelle. Je vais chez mon boulanger, je lui donne un euro, il me tend une baguette et une pièce de vingt centimes.
(Dit donc, la Marseillaise au stade-vélodrome, ça dépote)

C’est la fonction de base de la monnaie, c’est très proche du troc. Personnellement j’admets sans démonstration que cette utilisation est instinctive. Je suis persuadé qu’une civilisation qui ignore tout de la monnaie en inventerai une.
(Allez 3 points, ça rassure pour démarrer)

Revenons une seconde à mon boulanger, il est tunisien, (1er essai Français, joli jeu, 10 à 0), une fois je me suis trompé et je lui ai donné une pièce de 500 millimes de Dinar il l’a reconnu tout de suite et cinq minutes plus tard j’était en train de lui raconter mes vacances a Djerba deux ans auparavant.
La monnaie dans beaucoup de sociétés est plus qu’un outil c’est un symbole, un objet sociologique est un vecteur d’identité. (un peu comme une équipe de rugby).

Dans ce rapport quotidien à la monnaie, on ne se pose trop la question de sa valeur intrinsèque (Betsen viens de se prendre une de ces percussion !) elle semble absolue.

On dit « tout-augmente» ou au contraire que « l’immobilier-s’écroule » comme aux Etat-Unis. (Bauxis à un pied en or, 13 à 0). On a alors des raisonnements de marché : « l’offre est trop abondante » ou la « la demande est trop forte ». (quoi il y a un entraîneur français pour l’équipe de Georgie !). Mais on oublie que la monnaie elle-même est soumise à de telles contraintes.

Non seulement les monnaies sont soumises à de telles contraintes mais elles ont un handicap par rapport à la baguette de pain ou à une maison. Un billet de banque n’a jamais nourrit personne ni abriter des intempéries. Il n’a pas d’utilité propre. Ceux qui voudraient me citer Gainsbourg reconnaîtront leur mauvaise fois (joli chipage de touche).
Une monnaie a de nombreuses propriétés mais, à mon sens, elle en a deux principales :

La confiance qu’elle inspire et à qui elle l’inspire (deuxième essai, plus que deux et on a le point de bonus, et Bauxis qui assure !).

Sa fluidité. Le fait qu’elle soit pratique aussi bien lorsque j’achète mon pain que le jour ou je ferais le chèque de ma maison de 200 mètres carrés, peut être grâce à ce blog, il n'est pas interdit de rêver.
Que dirait on d’une monnaie qui ne peut être utilisée que sous forme de piécettes de faibles valeur? Ou au contraire dont l’unité la plus basse correspondrait à trois ans de travail?

Deux leviers sont possibles pour une institution monétaire afin d’atteindre ces deux objectifs de fluidité et de confiance.
(Fin de la 1ere période, 30 à zero, c’est plié, mais les géorgiens vont pas pour autant se laisser faire)

Premier levier, la garantie. On gage une monnaie sur quelque chose. Parfois c’est spontané. Par exemple on se sert de métaux précieux par l’usage qu’on en a ou par leur rareté.
Un peu plus complexe, on gage sur un stock de telles matières et on dit « ce billet vaut tant de cette monnaie gagée sur le trésor public ou le stock d’or de fort Knox ». Je ferais ici remarquer que les actions d’entreprises cotées en bourse ne sont pas très éloignées de ce modèle. On vous donne un papier (ou juste une ligne sur un listing) qui fait de vous le propriétaire d’une fraction d’une entreprise qui a une valeur autre.
Le fait de dématérialiser est une prise de risque (début de la deuxième période, mêlé à cinq mètre) dans le but de fluidifier : le papier se fragmente et s’agrège plus facilement que l’or ou une entreprise.

Et puis si un trésor risque de se déprécier, ce sera moins grave si il est composé de valeurs diverses. Si une monnaie possède une valeur intrinsèque, comme c’est le cas d’une pièce d’or calibrée, elle risque de perdre tout intérêt. Lorsque les espagnols et les portugais ont pillés l’or des Amériques ils en ont inondé l’Europe faisant baisser les cours des monnaies nationales gagées sur des pièces en or.
(42 à zéro)


Le deuxième levier c’est la politique de l’institution monétaire.
(Passe au pied et essai, c’est la phase de jeux de cette coupe du monde)
(Essai par mole pénétrant, 54 à zéro, j’ai plus le temps d’écrire)
On place un certain volume de la monnaie sur le marché (8eme essai), on pratique des taux d’interet, c'est-à-dire que l’institution n’achète rien avec mais prête cette monnaie. Cela inscrit la valeur de la monnaie dans le temps et permet donc de réagir contre des phénomènes d’inflation ou de dépréciation. Le fait de pratiquer de fort taux d’intérêt augmentant (en principe) la valeur de la monnaie, le fait de la rendre abondante la dépréciant.

(Essai transformé géorgien, il ne faut jamais se relâcher.)

Dans le cadre du Dollar ou de l’euro, l’institution monétaire est ce que l’on appelle une
(Placage cathédrale, sifflets, c’est carton jaune pour les géorgiens) banque centrale
(encore un français au sol, il puent un peu les blancs)
Le consensus est qu’un tel établissement est indépendant du pouvoir exécutif, mais doit plus ou moins rendre des comptes. Son rôle est d’une part que la monnaie soit un bon outil pour l’économie. D’autre part on lui demande de créer les bonnes conditions pour l’économie parfois en dégradant les qualités intrinsèques de la monnaie. C’est souvent le cas du dollar qui est déprécié favorisant les exportations américaines mais provoquant de l’inflation sur le marché intérieur des Etats-Unis.
(Fin du match, bon la balle est dans le camp des irlandais)
On reproche parfois des choses a ces institutions monétaire, la banque centrale européenne est souvent accusée de privilégié l’outil « monnaie européenne » à l’économie européenne.

(Je crois que je n’aurais pas la force de jouer les skyzophrènes pendant le deuxième match)

Cependant ces institutions sont grosso modo respectables et surtout responsables, certains pays n’ont pas cette chance.

J’ai tout à l’heure proposer ce rapprochement entre une entreprise cotée et une monnaie.
Une entreprise cotée en bourse a moins de compte à rendre qu’une banque centrale. Un fonds d’investissement est aussi une espèce de monnaie. On achète des parts dans un fonds dont les gestionnaires placent ce capital dans d’autre choses et on compte sur leur adresse pour y gagner.
(a voir leur tête, les Pumas n’ont pas l’intention se laisser faire).
Parmi les placements possibles de ces fonds il y a les parts d’entreprise, des parts d’emprunt d’état ou de sociétés et des choses plus bizarres.
Dans le « bizarre » il y a des prêts sur hypothèques immobilières. En clair, des gens, mettent en gage la maison où ils vivent, afin de garantir leur emprunt. Cet emprunt est souvent celui de l’achat de la maison elle-même.
C’est sensé être un placement très sûr. On est certain de mettre la main sur le bien en cas de défaillance de l’emprunteur, on parle de subprime. Mais, parfois, il arrive que le nombre de personnes qui ne peuvent payer devienne si grand que trop de maisons sont en vente et le marché de l’immobilier baisse.

Ces gestionnaires, ont gagés leur fonds d’investissement sur les maisons des emprunteurs. Si une banque centrale faisait cela avec sa monnaie, il y a fort à parier (mais je ne m’y risquerai pas) que les états, les banques et les entreprises se plaindraient violemment. Ce sont pourtant des banques qui ont monté ces fonds, et qui, à présent, demandent aux banques centrales d’injecter de la monnaie dans l’économie parce que leurs propres montages financiers hasardeux se sont cassé la figure. (Et les pumas inscrivent le premier essai, heureusement que leur buteur n’est pas au top)

Personnellement je pense qu’un fonds d’investissement devrait avoir les mêmes responsabilités qu’une banque centrale. Dans la mesure ou les parts sont disponibles sur un marché vaste, que la valeurs n’est pas intrinsèques, mais gagées sur autre chose et enfin que cela sert d’outils courant d’investissement pour les banques et les entreprise, il y a une convergence vers le concept de monnaie et donc les même responsabilité.

Et que dire des sites web de réalité virtuels qui utilisent des monnaies ?